L’infrastructure intelligente pour des routes plus sûres

Accidents de la route : comment repenser nos infrastructures face à l'évolution du nombre d'usagers et de modes de transports ?

La sécurité routière demeure l’un des principaux enjeux en matière de mobilité. Alors que les chiffres des accidents de la route restent alarmants, les facteurs et comportements à l’origine des accidents ne cessent d’augmenter. Comment repenser les méthodes de contrôle destinées à protéger les usagers toujours plus nombreux et utilisant des modes de transport de plus en plus diversifiés ?

⇒ Bruno Maréchal, directeur commercial de PARIFEX, analyse les chiffres de la sécurité routière et revient sur les solutions à mettre en œuvre pour améliorer ces résultats.

Quel est le constat actuel en matière d’accidents de la route ?

Aujourd’hui, comme vous le savez, les traumatismes dus aux accidents de la route constituent un vrai problème de santé publique mondial. L’OMS estime que, chaque année, environ 1,3 million de personnes meurent dans des accidents de la route dans le monde.

A l’échelle de la France, 2 550 personnes ont perdu la vie sur nos routes en 2020 et il y a eu 44 997 accidents corporels causant 55 754 blessés. Bien sûr, ces chiffres ne sont pas très représentatifs du fait de la situation actuelle, mais ils restent tout de même alarmants. J’ajoute également que près de 10 personnes sont tuées sur les routes chaque jour. Et c’est surtout intéressant de comparer les chiffres entre des pays comme la France ayant une politique stricte de sécurité routière et des pays à plus faibles revenus. 93% de ces décès surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

Quels sont les usagers les plus vulnérables ?

Les usagers de la route les plus vulnérables sont les piétons, les cyclistes et les conducteurs de deux-roues. A l’échelle mondiale, ils représentent la moitié de l’ensemble des victimes par accident de la circulation, qui représentent à peu près un tiers en France. Il faut savoir qu’un motocycliste est tué dans 1 cas sur 2 lors d’un choc avec un autre usager. En terme de profil, les victimes sont majoritairement des conducteurs de véhicules légers et des hommes. Les hommes représentent 75 % des morts sur la route. Et 82 % des personnes impliquées dans des accidents mortels sont des hommes.

Si l’on prend une fourchette d’âge, il faut savoir que la route est la première cause de mortalité chez les 15-24 ans : ils représentent environ 20 % des tués.

Sur la base de ces constats, pourriez-vous me dire selon vous, où la majorité des accidents de la route a-t-elle lieu ?

Les accidents de la route ont principalement lieu en agglomération. Cependant, les accidents sont plus mortels hors agglomération, principalement sur les routes départementales. 70 % des accidents corporels ont lieu en agglomération mais ils ne tuent que 28 % des personnes. Cela signifie que 2 tués sur 3 ont eu leur accident hors agglomération, davantage sur les routes départementales que sur les autoroutes.

Et au niveau international ?

Le nombre de tués sur les routes se stabilise alors même que le nombre de véhicules motorisés a augmenté rapidement dans le monde, tout comme la population mondiale. Ces trois dernières années, 79 pays ont constaté une baisse dans le nombre absolu des victimes d’accidents de la circulation et 68 pays ont enregistré une hausse. Si certains pays ont particulièrement bien réussi à faire baisser le nombre de tués sur les routes, c’est parce qu’ils ont amélioré leur législation et son application et ils ont rendu les routes et les véhicules plus sûrs. Il est important de noter que les véhicules vendus dans 80% de l’ensemble des pays du monde ne sont pas conformes aux normes de sécurité de base.

Quels sont les principaux facteurs d’accidents ?

Le comportement du conducteur est à la source des accidents. La vitesse est désormais le premier facteur d’accident mortel devant l’alcool : 32% des tués sont dus à une vitesse trop élevée, puis viennent l’alcool avec 29%, la drogue avec 22%, le non-port de la ceinture de sécurité avec 20% des tués n’étaient pas ou mal attachés, la fatigue ou l’inattention sont un facteur de risque important avant l’usage du téléphone, le refus de priorité ou encore le non-respect des distances de sécurité.

En France, la vitesse est la première cause de mortalité routière. Elle est non seulement un facteur déclencheur de l’accident mais également un facteur aggravant. Facteur déclencheur, pour plusieurs raisons. D’abord car elle limite le champ de vision, comme nous le savons, plus la vitesse augmente, plus le champ est réduit. À grande vitesse, il se limite à une vision centrale de la route. Elle augmente également la fatigue et le stress puisque rouler vite fatigue, obligeant le conducteur à traiter un grand nombre d’informations dans un minimum de temps et d’adapter en permanence sa vision. La vitesse induit un stress qui entraîne fatigue et perte de vigilance, deux facteurs importants d’accident.

Enfin, elle augmente le temps de freinage et la distance d’arrêt qui augmentent avec la vitesse, c’est pourquoi il est donc important de respecter les distances de sécurité.

Pourquoi parlez-vous de facteur aggravant ?

Plus la vitesse est élevée, plus le choc est violent en cas d’accident et plus les conséquences sont graves. Tout choc frontal au-dessus de 80 km/h entraîne quasi inévitablement la mort ou des séquelles irréversibles pour tout passager, même ceinturé… Nous savons que les limitations de vitesse et la mise en place de contrôle sont des moyens efficaces pour réduire le nombre d’accidents puisqu’une baisse de 1% de la vitesse moyenne représente une baisse de 4% du taux d’accidents mortels.

Quelles solutions permettent de limiter les accidents ?

Il est primordial de contrôler la vitesse, mais surtout assurer un contrôle efficace et performant. PARIFEX a développé une gamme de radars fixes et mobiles performants offrant une grande précision. Deux systèmes sont actuellement déployés sur les routes et VIGIE Double Face vitesse et classificationautoroutes de France, la VIGIE et VIGIE Double Face. Ces systèmes permettent à la fois le contrôle de la vitesse automatisé sur plusieurs voies, mais également la classification et l’identification précise du véhicule permettant ainsi d’augmenter la performance et le rendement. Avec des systèmes classiques, lorsqu’il y avait plusieurs véhicules sur une même photo, celle-ci était automatiquement rejetée. Aujourd’hui, nos systèmes permettent de détecter plus de 95% des véhicules.

Comme je vous l’expliquais, la vitesse n’est pas le seul facteur déclencheur d’accidents et les usagers les plus vulnérables restent les piétons, les cyclistes et les conducteurs de deux-roues et d’un point de vue global, le comportement du conducteur est la cause principale des accidents. Il est donc important d’aller plus loin dans le contrôle et de proposer des solutions pouvant également limiter d’autres comportements dangereux.

PARIFEX a développé des solutions inédites s’appuyant sur la technologie du LiDAR 3D afin d’offrir des radars toujours plus performants et plus précis. Pouvez-vous nous expliquer en quoi ces solutions sont plus performantes ?

Comme vous le savez, il existe d’autres technologies utilisées dans nos domaines d’activités. PARIFEX a opté pour cette technologie car elle présente des avantages certains pour l’utilisateur par rapports aux autres technologies. D’abord, et comme son nom l’indique, les données du LiDAR 3D sont converties en cartes 3D, permettant ainsi d’obtenir une cartographie complète de l’environnement. Ces données sont d’une grande précision, avec une précision au centimètre près. Autre avantage et non des moindres, le LiDAR 3D a un temps de traitement rapide, largement supérieur à celui d’une caméra. Son fonctionnement en est donc facilité. Enfin, contrairement à une caméra, le LiDAR 3D n’est pas sensible aux variations de lumière et il est opérationnel de jour comme de nuit et quelles que soient les conditions météorologiques.

Ces solutions peuvent-elles être intégrées dans l’infrastructure déjà existante ?

Tout à fait, nos solutions sont conçues pour s’adapter à l’infrastructure urbaine déjà présente. Nous participons d’ailleurs actuellement à plusieurs expérimentations, dont l’une menée par le Cerema sur le comptage du trafic. Ce projet vise à améliorer la sécurité et la fluidité de la circulation, par exemple dans les carrefours intra-urbains, grâce au recueil des données de trafic et au suivi des véhicules en temps réel.

En outre, nous avons participé à la mise en place de tests de navettes autonomes. Implantés dans l’espace urbain, nos capteurs analysent en temps réel la circulation et envoient ainsi les informations aux navettes – véhicules en approche, piéton sur la voie, etc. – afin que le voyage s’effectue en toute sécurité.

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