
Seniors sur la route : comment rouler en toute sécurité ?
Avec l’âge, notre manière de conduire évolue. Plus craintifs que les jeunes conducteurs, les seniors sur la route restent pourtant plus vulnérables en cas d’accident. Selon le bilan de l’accidentalité effectué par l’ONISR (Observatoire national interministériel de la sécurité routière), en 2024, 527 personnes âgées de 75 ans et plus ont perdu la vie sur les routes françaises. Si leur implication dans les accidents est relativement modérée, leur fragilité physique fait grimper le taux de mortalité, 1,5 fois supérieur à celui des autres tranches d’âge.
Alors, comment mieux protéger nos aînés sur la route ?
Des blessures plus graves, un risque plus élevé
En cas d’accident, les conséquences sont souvent plus lourdes pour les seniors. Mais pourquoi ?
Etant plus fragiles, les blessures sont plus graves et la récupération plus compliquée. Ce qui pourrait être une simple contusion chez un jeune conducteur peut rapidement devenir une urgence vitale pour une personne âgée. Le vieillissement entraîne également une baisse des réflexes, une diminution de la vision et parfois une altération de l’audition, ce qui allonge le temps de réaction. Lorsqu’un freinage brusque ou un obstacle imprévu survient, la marge de manœuvre est donc plus réduite, augmentant ainsi le risque d’accident. Par ailleurs, certaines maladies chroniques comme les troubles cardiaques ou le diabète peuvent altérer la capacité à bien conduire, tout comme certains traitements médicaux qui affectent la vigilance et les réflexes.
Selon l’ONISR, en 2024, environ 1 300 seniors ont été gravement blessés sur la route, un chiffre en hausse de 7 % par rapport à 2023. Ce signal d’alarme rappelle l’importance d’adapter leur conduite et leur environnement routier.
Hors agglomération : un danger sous-estimé
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les seniors sont autant en danger en ville que sur les routes hors agglomération, où les vitesses sont plus élevées et les marges d’erreur plus réduites. 50% des piétons tués et 51% des cyclistes tués sur les routes secondaires sont âgés de 65 ans ou plus, selon l’ONISR. Bien que la mortalité hors agglomération ait diminué entre 2023 et 2024, le taux reste élevé.
Sur ces routes, le temps de réaction devient un facteur clé. La signalisation y est parfois plus complexe, avec des intersections moins visibles et des voies mal séparées, rendant la prise de décision plus difficile pour un conducteur plus âgé. Avec le temps, l’évaluation des distances devient également plus délicate. Estimer la vitesse d’un autre véhicule ou juger la distance nécessaire pour effectuer un dépassement peut devenir plus approximatif, ce qui augmente le risque de manœuvres dangereuses.
Seniors sur la route, comment garantir leur sécurité ?
Il ne s’agit pas de leur retirer leur permis, mais plutôt de leur permettre de conduire dans des conditions optimales de sécurité. Mais quelles sont ces solutions ?
Des bilans médicaux réguliers, comme le préconise Cap Retraite, permettraient de suivre de plus près l’évolution des capacités visuelles et auditives, ainsi que des réflexes afin d’anticiper d’éventuelles difficultés. Une signalisation améliorée, avec des panneaux plus lisibles et des marquages au sol renforcés pourrait également faciliter la conduite et réduire les erreurs, comme le souligne Silver Éco.
Du côté des véhicules, les nouvelles technologies offrent des aides précieuses à la conduite. La détection des angles morts, le freinage automatique d’urgence ou encore l’assistance au maintien de voie permettent de compenser certains réflexes moins vifs et d’éviter de nombreux accidents, selon la Sécurité Routière. Enfin, des formations adaptées, comme le recommande l’association Prévention Routière, offriraient aux seniors l’opportunité de mettre à jour leurs connaissances et de mieux appréhender les évolutions du code de la route.
Parce que bien vieillir, c’est aussi continuer à rouler en toute sécurité !